17. mars, 2012

New York in French, The Artist

Une vignette en noir et blanc sur The Artist

Au pays binaire du paper or plastic, du cash or credit, du digital thinking, du decision tree, des yes or no answers, l’hommage français -- en noir et blanc -- rendu au cinéma américain, renvoie les Américains vers leurs nuances de gris inexplorées, leurs territoires en friche, comme Jacques Tourneur en son temps. À son retour aux États-Unis, Edward Hopper ne mit-il pas dix ans pour se remettre des couleurs françaises et pour se remettre à peindre avec sa propre palette : "America seemed awfully crude and raw when I got back. It took me ten years to get over Europe." (Edward Hopper: The Paris Years)
La culture américaine, digitale, tranchée, manichéenne, black and white, entretient un rapport complexe avec notre flou, notre fragilité, notre vulnérabilité, notre féminité. Peut-être est-ce là la prouesse de The Artist, que de rappeler aux Américains qu’en utilisant leur propre language, on peut ciseler un monde d’émotions tout en nuances dans un camaïeu de gris. Ce film muet n’a pas fini de nous parler et de faire parler.