IT'S HISTORY NOW!
Pas de résonance ni du passé, ni du sous-sol. Il semble que l’amnésie soit endémique à cette terre. Ici, fouiller ne renvoie à rien, par conséquent, on regarde et s’intéresse à ce que l’on a sous la main et sous les yeux. C’est ainsi qu’en anglais américain lorsque l’on dit : it’s history, cela veut dire que c’est dépassé, caduc, oublié voire mort. Cela ne correspond pas au français : c’est de l’Histoire ancienne (par opposition à récente). Carence d’Histoire, donne amnésie, manque de recul. Ce n’est alors pas surprenant que l’on ait affaire à une culture explicite et non pas implicite comme les cultures française et italienne. La plupart des cultures au monde sont implicites, l'Amérique est une exception.
En effet, contrairement à l’Italie où l’on trébuche constamment sur le passé : il suffit de constater le chaos des centres-villes italiens : chaque chantier moderne est interrompu par des indagine archeologiche, ou fouilles, qui bloquent tout projet contemporain pendant des années. Tout se passe comme si le passé fonctionnait comme un « scandale » au sens latin du terme, une pierre qui nous fait trébucher, ou pierre d’achoppement. Un empêcheur d’aller vers le futur. D’où la difficulté qu’ont nos pays latins à entretenir le passé d’une part, et à regarder vers demain d’autre part. La tâche est lourde, peut-être trop lourde. La Californie n’a aucun joug à porter et peut alors avec insouciance se projeter vers le futur. Nous avons alors pris l’habitude de la laisser faire et innover pour lui emprunter les nouveautés adaptables chez nous. Or le passé ne devrait jamais être un frein au futur, il en est le moteur. C'est pour cela qu'à Venise, je préfère de loin me ressourcer dans l'obscurité et l'humidité des fondamente et les fondachi de la ville aux prestigieuses et rutilantes Fondations de nos mécènes de la Dogana, dont la modernité vide de sens m'effraie et me glace. J'aime me réfugier dans les églises de San Zaccaria, de la Pietà de Vivaldi, ou dans la Scuola di Sant' Orsola, toutes les trois voisines. Bellini et Carpaccio y firent leurs preuves, Byron, Wagner, Proust en furent émus. J'ai confiance en ces enseignements-là. Ils inspirent. Les autres me laissent de marbre.
Derniers commentaires
Bonsoir !
Très touchée que vous ayez pris le temps de rédiger un avis si positif. Très heureuse de vous avoir touché.
Bien à vous
N
bravo !
votre texte sur le gout de la France est extraordinaire !
vous atteignez l'essence d'une impression impalpable unique car Française
jamais j'avais lu un tel condensé
merci
Bonjour et merci pour votre commentaire !
En fait, je ne souhaite pas faire cela sur FB car j’ai 1700 expressions... publier dans de bonnes conditions serait effectivement envisageable ! Merci !
Je ne suis pas éditeur, dommage ! Vous pourriez lancer un jeu sur FB. Trouver des expressions dynamique pour remplacer les déprimantes.